A M. Victor Hugo
Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme
aujourd’hui, sera le bien choyé des châtelaines, des
damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie,
Décaméron d’amour qui charmera les nobles oisivetés
des manoirs.Mais le petit livre que je te dédie, aura subi le sort
de tout ce qui meurt, après avoir, une matinée peut-
être, amusé la cour et la ville qui s’amusent de peu de
chose.Alors, qu’un bibliophile s’avise d’exhumer cette oeuvre
moisie et vermoulue, il y lira à la première page ton nom
illustre qui n’aura point sauvé le mien de l’oubli.Sa curiosité délivrera le frêle essaim de mes esprits
qu’auront emprisonnés si longtemps des fermaux de
vermeil dans une geôle de parchemin.Et ce sera pour lui une trouvaille non moins précieuse
que l’est pour nous celle de quelque légende en lettres
gothiques, écussonnée d’une licorne ou de deux cigognes.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Aloysius BERTRAND
Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand est un poète, dramaturge et journaliste français, né le 20 avril 1807 à Ceva (Piémont), mort le 29 avril 1841, à dix heures du matin, à l’hôpital Necker de Paris. Considéré comme l’inventeur du poème en prose, il est notamment l’auteur d’une œuvre... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire