À l’envers
À l’envers du commun des hommes qui, dans leurs menus souhaits échangent des « Dix mille années »,
J’appelle avec vœux la clôture de la Grande Année du Monde, et qu’il s’endorme vite dans le chaos sans bonté.
À l’envers de leur nature les êtres alors agiront : l’eau brûlant, le feu noyant toute la chose et tout l’esprit.
o
Vienne cette heure renversée, la Douzième : son moment, qu’il me sera doux !
À l’envers de ma nature les désirs alors agiront :
Peut-être alors me sentirai-je bon parmi les principes à l’envers ?
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Victor SEGALEN
Victor Segalen, né à Brest le 14 janvier 1878, mort le 21 mai 1919 à Huelgoat, est un poète, et aussi médecin de marine, ethnographe et archéologue français. Après des études de médecine à l’École du service de santé des armées de Bordeaux, Victor Segalen est affecté en Polynésie française. Il n’aime pas la... [Lire la suite]
Un roi barbare a mis sa culotte à l’envers ;
Or, l’évêque qui fut son ministre et son pote
Ne craignit point de lui parler de sa culotte.
À l’endroit, dit le roi, je la remets, mon cher.
Le peuple qui fredonne à tort et à travers
A fait sienne, depuis, la chanson rigolote
Où l’on voit que ce roi n’avait rien d’un despote,
Même s’il possédait un grand sabre de fer.
Sa Majesté partait, pour chasser, dans la plaine,
Mais rentrait au palais, en sueur, hors d’haleine,
Ayant peur des lapins (et de bien d’autres choses).
Quand le diable lui dit « Tu mourras aujourd’hui »,
Il eût voulu qu’Eloi mourût au lieu de lui ;
L’histoire ne dit pas s’il obtint gain de cause.
Roi dérisoire
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Je ne sais si j’ai mis ma couronne à l’envers,
Je n’ai jamais compris dans quel sens ça se porte ;
Cette question, sans doute, assez peu vous importe,
Vous dont le noble chef est toujours découvert.
Je vous prends à partie, c’est un de mes travers,
Je suis un piètre roi qui fort mal se comporte ;
Mais je ne me plains pas, mes sujets me supportent,
Ils déposent chez moi du bois mort, en hiver.
Je ne vais point chasser dans cette immense plaine
Où sourit la bergère en ses habits de laine ;
Je n’oserai jamais lui porter une rose.
Je suis un vieux monarque au pouvoir bien réduit,
Mon esprit n’est pas loin de sombrer dans la nuit ;
Je m’occupe à tracer des vers et de la prose.
Chat ministre
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Je ne mettrai jamais le royaume à l’envers,
Vu le peu d’intérêt qu’aux affaires je porte ;
Qu’il vienne des souris, c’est tout ce qui m’importe,
Et que le grand palais soit bien chauffé, l’hiver.
Je veux des gueuletons de quatre-vingts couverts,
Ça m’offre plus de choix dans les plats que j’emporte ;
Assez discrètement, sinon, je me comporte,
Surtout quand, dans ma vie, rien ne va de travers.I
Je veux terroriser les oiseaux de la plaine
Je veux débobiner les pelotes de laine,
Ce seront mes plaisirs, le reste est peu de chose.
Je n’ai pas d’ambition, mon programme est réduit,
Car je laisse filer tout ce qui se produit,
Des litiges d’humains, ce sont de vaines causes.
Marches traîtresses
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Très désappointé,
Ce printanier visiteur ;
L'escalier bascule.
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Bélier de Janus
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Je ne sais pas déterminer
Si je suis, ou non, contourné ;
Je sais que je dois être fier
De mes deux chefs bien encornés.
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https://paysdepoesie.wordpress.com/2017/01/01/gustave-dore-voit-un-caudicephale/
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Chevalier insignifiant
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J’ai mis mon armure à l’envers,
Pour une fois que je la porte ;
L’envers ou l’endroit, que m’importe,
Chaque médaille a son revers.
Peu me chaut d’être ainsi couvert,
Ce sont métaux que vent emporte ;
Il peut venter devant ma porte,
Brise d’été, bise d’hiver.
La chanson de la dame Hélène
Dit que je l’appelle « vilaine » ;
Elle plaisante, je suppose.
Mon coeur, que le hasard conduit,
Jadis fut par elle séduit ;
Mais en parler ici, je n’ose.