A la Gloire des Cieux
L’infini tout entier transparaît sous les voiles
Que lui tissent les doigts des hivers radieux
Et la forêt obscure et profonde des cieux
Laisse tomber vers nous son feuillage d’étoiles.
La mer ailée, avec ses flots d’ombre et de moire,
Parcourt, sous les feux d’or, sa pâle immensité ;
La lune est claire et ses rayons diamantés
Baignent tranquillement le front des promontoires.
S’en vont, là-bas, faisant et défaisant leurs noeuds,
Les grands fleuves d’argent, par la nuit translucide ;
Et l’on croit voir briller de merveilleux acides
Dans la coupe que tend le lac, vers les monts bleus.
La lumière, partout, éclate en floraisons
Que le rivage fixe ou que le flot balance ;
Les îles sont des nids où s’endort le silence,
Et des nimbes ardents flottent aux horizons.
Tout s’auréole et luit du zénith au nadir.
Jadis, ceux qu’exaltaient la foi et ses mystères
Apercevaient, dans la nuée autoritaire,
La main de Jéhovah passer et resplendir.
Mais aujourd’hui les yeux qui voient, scrutent là-haut,
Non plus quelque ancien dieu qui s’exile lui-même,
Mais l’embroussaillement des merveilleux problèmes
Qui nous voilent la force, en son rouge berceau.
Ô ces brassins de vie où bout en feux épars
A travers l’infini la matière féconde !
Ces flux et ces reflux de mondes vers des mondes,
Dans un balancement de toujours à jamais !
Ces tumultes brûlés de vitesse et de bruit
Dont nous n’entendons pas rugir la violence
Et d’où tombe pourtant ce colossal silence
Qui fait la paix, le calme et la beauté des nuits !
Et ces sphères de flamme et d’or, toujours plus loin,
Toujours plus haut, de gouffre en gouffre et
D’ombre en ombre,
Si haut, si loin, que tout calcul défaille et sombre
S’il veut saisir leurs nombres fous, entre ses poings !
L’infini tout entier transparaît sous les voiles
Que lui tissent les doigts des hivers radieux
Et la forêt obscure et profonde des cieux
Laisse tomber vers nous son feuillage d’étoiles.
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Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Vêpres
- Les Meules qui Brûlent
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- Si d'autres fleurs décorent la maison
- Le clair jardin c'est la santé
- Que nous sommes encor heureux et fiers de...
- S'il était vrai
- Les Saints, les Morts, les Arbres et le Vent
- Lorsque ta main confie, un soir...
Madame, Monsieur,
je recherche le texte d'un poëme d'Emile Verhaeren intitulé "Ma petite école" j'ai appris cette récitation en 1962 au CP ainsi que tous mes frères et soeurs.
merci d'avance pour votre réponse,
Cordialement
Christine
La petite école de Raymond RICHARD
La petite école, au bout du village,
Qui depuis des mois doucement dormait,
Par un frais matin, plein de babillages,
A rouvert sa porte et ses lourds volets.
.
Aussitôt on voit, partout à la ronde,
Le long des sentiers, le long des chemins,
Courir follement tout un petit monde,
Les cheveux au vent, la main dans la main.
.
L’école endormie, alors, ô merveille !
S’éveillant soudain d’un rêve enchanté,
Comme un grand rucher bourdonnant d’abeilles,
Dans le matin bleu, se met à chanter.
Bonjour,
merci pour ce poème que j'ai lu avec bonheur -