À beaucoup de danger est sujette la fleur…
À beaucoup de danger est sujette la fleur,
Ou l’on la foule aux pieds ou les vents la ternissent,
Les rayons du soleil la brûlent et rôtissent,
La bête la dévore, et s’effeuille en verdeur :Nos jours entremêlés de regret et de pleur
À la fleur comparés comme la fleur fleurissent,
Tombent comme la fleur, comme la fleur périssent,
Autant comme du froid tourmentés de l’ardeur.Non de fer ni de plomb, mais d’odorantes pommes
Le vaisseau va chargé, ainsi les jours des hommes
Sont légers, non pesants, variables et vains,Qui, laissant après eux d’un peu de renommée
L’odeur en moins de rien comme fruit consommée,
Passent légèrement hors du cœur des humains.a
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Jean-Baptiste CHASSIGNET
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]
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- Assies toy sur le bort d'une ondante... (4)
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- Comte les ans, les mois, les heures et les... (3)
Fleur dans une friche
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De sinople est la friche et d’azur est la fleur;
Autour d’elle au printemps, des insectes surgissent,
Qui vont se reposer quand les lointains rougissent
Et que les blancs bouleaux prennent cette couleur.
La friche ne connaît le rire ni les pleurs,
Mais on sent du bonheur quand les plantes fleurissent,
Puis un peu de regret alors qu’elles périssent ;
Et nous ne savons point si c’est dans la douleur.
Loin du riche verger aux odorantes pommes,
Loin du pauvre village où végètent les hommes,
Cette terre a des fleurs et n’a pas de chemins.
Elle qui, semble-t-il, jamais ne fut nommée,
Dont nulle production ne sera consommée,
N’est-ce point un Eden pour nos frères humains?
Upupa
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Je vais chasser parmi les fleurs,
Les insectes font mes délices ;
Que m'importe qu'ils me maudissent,
J'avale ces petits râleurs.
Des survivants j'entends les pleurs,
J'entends qu'ils réclament justice ;
Cela ne leur est pas propice,
C'est Dieu qui permit leur malheur.
En Éden il plaça la pomme
Pour mettre à l'épreuve les hommes ;
Notre sort est entre ses mains.
Huppe je suis, la bien nommée,
Vermine est par moi consommée ;
Applaudissez, frères humains !