16 – Après qu’un temps la grêle et le tonnerre…
Après qu’un temps la grêle et le tonnerre
Ont le haut mont de Caucase battu,
Le beau jour vient, de luer revêtu.
Quand Phébus a son cerne fait en terre,Et l’Océan il regagne a grand’erre ;
Sa soeur se montre avec son chef pointu.
Quand quelque temps le Parthe a combattu,
Il prend la fuite et son arc il desserre.Un temps t’ai vu et consolé plaintif,
Et défiant de mon feu peu hâtif ;
Mais maintenant que tu m’as embrasséeEt suis au point auquel tu me voulais,
Tu as ta flamme en quelque eau arrosée,
Et es plus froid qu’être je ne soulais.
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Louise LABÉ
Louise Labé née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance.
Elle était la femme de Perin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon.... [Lire la suite]
- 08 - Je vis, je meurs : je me brûle et me...
- 14 - Tant que mes yeux pourront larmes...
- 18 - Baise m'encor, rebaise-moi et baise...
- Élégies I - Au temps qu'Amour...
- 24 - Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé...
- 02 - Ô beaux yeux bruns, ô regards...
- 11 - Ô doux regards, ô yeux pleins de...
- 01 - Non havria Ulysse
- 04 - Depuis qu'Amour cruel empoisonna...
- 09 - Tout aussitôt que je commence à...
- 10 - Quand j'aperçois ton blond chef,...
- 20 - Prédit me fut que devait fermement...
- 06 - Deux ou trois fois bienheureux le...
- 17 - Je fuis la ville, et temples, et tous...
- 23 - Las! que me sert que si parfaitement...
- Sonnet de la belle cordière
- Élégies III - Quand vous lirez...
- 12 - Oh, si j'étais en ce beau sein ravie...
- 13 - Luth compagnon de ma calamité...
- 21 - Quelle grandeur rend l'homme...
- 14 - Tant que mes yeux pourront larmes... (15)
- 06 - Deux ou trois fois bienheureux le... (9)
- 18 - Baise m'encor, rebaise-moi et baise... (6)
- 15 - Pour le retour du Soleil honorer,... (5)
- 21 - Quelle grandeur rend l'homme... (5)
- Élégies I - Au temps qu'Amour... (5)
- 01 - Non havria Ulysse (4)
- 13 - Luth compagnon de ma calamité... (4)
- 16 - Après qu'un temps la grêle et le... (4)
- 24 - Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé... (4)
Métamorphoses
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En plein hiver, le chef de Piaf-Tonnerre
Est quelquefois de froide pluie battu ;
Pour se trouver plus chaudement vêtu,
Le bel oiseau se change en ours polaire.
En plein été, chauds comme en une serre,
Les airs n’ont plus l’apaisante vertu
De rafraîchir les animaux fourbus ;
Notre héros devient un dromadaire.
D’être changeant, l’oiseau est-il fautif ?
Non, il agit par un simple motif,
Pour supporter, tantôt l’heure embrasée,
Tantôt le froid qui tue les oiselets.
Son apparence est métamorphosée,
Mais c’est toujours le même coeur simplet.
Ours bipolaire
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Moi, fils du charpentier, je commande au tonnerre,
Et contre les éclairs, j’ai souvent combattu ;
Ma tante m’a jadis de ces dons revêtu,
Qu’on voit passer, le soir, sur son ours bipolaire.
Je survis au désert, brûlant comme une serre,
Car elle m’a transmis la solide vertu
Dont le roi,son ancêtre, autrefois fut pourvu ;
C’est David, qui fut sobre autant qu’un dromadaire.
Or, de m’avoir tenté, le diable est-il fautif ?
Non, car il fit cela par un simple motif :
Il savait que j’allais, dans la plaine embrasée,
Sans avoir emporté gourde ni gobelet,
Pour que ma condition fût métamorphosée :
Je dis qu’il a tenu son rôle de valet.
Monsieur le Duc devient un ours
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Maître Gaspard, duc de Clermont-Tonnerre,
Ayant longtemps pour le Roi combattu,
S’est à présent d’une peau d’ours vêtu
Pour s’exhiber dans un cirque ordinaire.
Renonçant à ses moeurs de milliardaire,
En ce spectacle il place sa vertu,
Et de danser, parfois, il est fourbu ;
Alors il boit un verre de madère.
D’être changeant, le duc est-il fautif ?
Comme toujours, nobles sont ses motifs,
Son âme fut par l’amour embrasée :
Il a donné son petit coeur simplet
À la Gitane, et c’est ce qu’il voulait ;
Sa belle allure est métamorphosée.
Piaf-Tonnerre en ses remembrances
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Au lieu de dormir, Piaf-Tonnerre
Avec lui-même a débattu ;
Ce drôle d’oiseau, le sais-tu,
Est presque septuagénaire.
Il a même été militaire,
Mais il n’a jamais combattu ;
Il fut comiquement vêtu
D’une tenue réglementaire.
Il est maintenant plumitif,
Je ne sais trop par quels motifs ;
Une oiselle en est amusée.
Il nous offre des vers simplets ;
Il écrit comme ça lui plaît,
Son âme n’est pas très rusée.