15 – Pour le retour du Soleil honorer,…
Pour le retour du Soleil honorer,
Le Zéphir l’air serein lui appareille,
Et du sommeil l’eau et la terre éveille,
Qui les gardait, l’une de murmurerEn doux coulant, l’autre de se parer
De mainte fleur de couleur nonpareille
Jà les oiseaux ès arbres font merveille,
Et aux passants font l’ennui modérerLes nymphes jà en milles jeux s’ébattent
Au clair de lune, et dansant l’herbe abattent.
Veux-tu Zéphir, de ton heur me donner,Et que par toi toute me renouvelle ?
Fais mon Soleil devers moi retourner,
Et tu verras s’il ne me rend plus belle.
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Louise LABÉ
Louise Labé née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance.
Elle était la femme de Perin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon.... [Lire la suite]
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- 24 - Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé... (4)
Gravures fabuleuses
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Monde étonnant de Gustave Doré :
Un noir démon vers le sol appareille,
Un animal au langage s’éveille,
Un grand buisson se met à murmurer.
Gargantua s’apprête à dévorer
Une ventrée de viandes nonpareilles ;
Alice marche au Pays des Merveilles
Où les rosiers sont richement parés,
Où Tourne-Disque et Tournedos se battent,
Craignant pourtant qu’un corbeau ne s’abatte
Ou que le ciel ne se prenne à tonner.
Par de tels traits, les récits, les nouvelles
Et les romans superbement ornés
Furent pour nous des lectures plus belles !
Grenouille-girafe
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Pour moucherons en nombre dévorer,
Ce batracien d’un long cou s’appareille ;
Il en avale aussitôt qu’il s’éveille,
Ils n’osent plus dans les airs murmurer.
À quel bestiau puis-je te comparer ?
Nous avons là grenouille nonpareille ;
On n’en voit pas au Pays des Merveilles,
Qui la rencontre, il est désemparé.
Vers le printemps, j’en vois deux qui se battent,
Craignant pourtant qu’un faucon ne s’abatte ;
S’il le faisait, j’en serais étonné.
Que d’inventions, que de formes nouvelles
Dont la nature a moyen de s’orner !
Et la présente est l’une des plus belles.
Grenouille ordinaire
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Cet animal est de vert coloré,
Du même vert que toutes ses pareilles ;
Elle entend par d’invisibles oreilles,
Même un insecte en train de murmurer.
Quand elle a pu de mouches s’emparer,
Elle digère à l’ombre d’une treille ;
Indifférente à la salsepareille,
On ne la voit jamais en préparer.
Ces animaux bien rarement se battent,
Presque jamais ne se font acrobates ;
Aucun d’entre eux ne veut nous étonner.
Au marécage on les trouve fidèles,
N’imitant point le vol des hirondelles ;
C’est un destin simplement ordonné.
Grenouille transcendante
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Je vis parmi des herbages dorés,
Nulle fleur n’est à ses consoeurs pareille ;
Des arbres noirs les fruits ont des oreilles,
Je les entends au matin murmurer.
Un visiteur serait désemparé
En découvrant les raisins de nos treilles ;
Ils ont le goût de la salsepareille,
Noir est le vin qu’on en peut préparer.
Nos protecteurs, qui les démons combattent,
Sont des golems aux talents d’acrobates ;
Ceux d’inframonde en sont bien étonnés.
À nul sauveur nous ne sommes fidèles,
Mais nous prions le dieu des hirondelles ;
Ce monde étrange est fort bien ordonné.
Arbre serein
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Producteur de lourds fruits dorés,
Je les préfère à ceux des treilles ;
À chaque automne ils émerveillent
L’oiseau qui les vient dévorer.
Un goupil, pour s’en emparer,
Flattait une noire corneille ;
Mais en elle un doute s’éveille,
Et, bredouille, il doit se barrer.
Posés sur une assiette plate,
Ces fruits parfumés d’aromates
À notre table vont trôner ;
C’est pour nos commensaux fidèles
Que nous les mettrons en rondelles ;
La fête ils viendront couronner.