06 – Je me souviens de toi telle…
Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne:
un simple béret gris avec le coeur en paix.
Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule.
Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme.Enroulée à mes bras comme un volubilis,
les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible.
Un bûcher de stupeur où ma soif se consume.
Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme.je sens tes yeux qui vont et l’automne est distant:
béret gris, cris d’oiseau, coeur où l’on est chez soi
et vers eux émigraient mes désirs si profonds
et mes baisers tombaient joyeux comme des braises.Le ciel vu d’un bateau. Les champs vus des collines:
lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir.
Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules.
Sur ton âme tournaient les feuilles de l’automne.
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Pablo NERUDA
Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, Chili), mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili. Sa mère, doña Rosa Basoalto, institutrice, meurt deux mois après sa naissance.... [Lire la suite]
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Oiseau du souvenir
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Auprès d’une oiselle-déesse
Vécut cet oiseau langoureux ;
Échangeant des mots amoureux,
Ils ont vécu dans la paresse.
Ce fut leur commune sagesse,
D’être avec peu de chose heureux ;
Car, de presque rien désireux,
Ils évitaient toute détresse.
De belles plumes revêtus,
Ils s’efforçaient à la vertu ;
Ce fut une tâche légère.
Le Destin n’est pas sans merci,
Qui n’offre pas que des soucis,
Mais aussi des joies passagères.