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Sombre lueur

ATOS

On se contraste
Si bien,
On se contraste
Si fort,
A en faire trembler les murs,
A en faire pâlir le jour,
A en faire rougir nos fringues,
A s’en rien retirer,
A s’en foutre malgré tout,
Trop souvent,
Et partout.
On se contraste,
Par le chaud et par le froid,
Par l’envie et le dégoût.
On se contraste,
A ne se voir qu’en restant à genoux.
On se contraste,
Par devant tous,
A l’envers de tout,
A l’ombre du petit trou,
A travers de nos absinthes,
On en revient toujours un peu plus fous.
On se contraste
Pour croire à la nuit,
Et à la prière du jour.
On ramasse dans la mer quelques miettes de nos pas ,
On court dans le désert se trancher un ou deux doigts.
On se contraste,
Encore et pour moins que rien,
On ne voit pas que la lumière s’éteint en nous.
Pour seulement commencer et ne jamais finir,
On se contraste cramponnés à quatre mains.
On manque la rame en glissant sur la feuille.
Dans ta gamelle, mon œil,
Sur tes lèvres, mes ailes.
On se contraste
L’un contre l’autre,
Jamais l’autre en l’un.
On tremble de l’heure,
On se rapproche en détours
Un calque sur la joue,
Une claque en contre jour.
On s’encadre et on s’encolle .
On se contraste de moins en moins bien,
On se contraste de plus en plus fort,
Et on se plaque sur le mur,
Tout se contracte
Et on en meurt.

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