Écoles et Mouvements
Quelle que soit l’époque, de nombreux poètes, aux convictions communes, qu’elles soient politiques, sociales ou culturelles, et provenant bien souvent du même milieu, se sont regroupés afin tantôt d’influencer l’opinion sur certains sujets d’actualité, tantôt de prendre la défense de la langue française. Certaines de ces formations sont devenues célèbres. Présentations.
École Lyonnaise (XVIe siècle)
L’école Lyonnaise n’est pas une école à proprement parlé, mais un regroupement de poètes regroupés à Lyon s’inspirant du grec Platon et de l’italien Pétrarque. Ce mouvement regroupant des humanistes a pour figure de proue Maurice Scève.
Les principaux poètes :
- Maurice Scève
- Pernette du Guillet
- Louise Labé
- Antoine Héroët
- Guillaume des Autels
L’école Lyonnaise est le premier regroupement de poètes.
La Pléiade (XVIe siècle)
La « Brigade », regroupant des élèves du Collège de Coqueret, va laisser place à la « Pléiade », faisant ainsi allusion au groupe de poètes d’Alexandrie ayant choisi ce nom au IIIe siècle. Les membres de la Pléiade ont pour objectif de lutter contre le « Monstre ignorance » et de s’inspirer des auteurs gréco-romains dans le but de les dépasser. Cherchant à rompre avec la poésie médiévale, ils développent le français en créant de nombreux nouveaux mots. Ils imposent l’alexandrin, l’ode et le sonnet comme des formes poétiques majeures et abordent les quatre principaux thèmes de la poésie élégiaque : l’amour, la mort, la fuite du temps et la nature.
Les 7 poètes :
- Pierre de Ronsard
- Joachim du Bellay
- Pontus de Tyard
- Rémy Belleau
- Jean-Antoine de Baïf
- Étienne Jodelle
- Jacques Pelletier du Mans, remplacé à sa mort par Jean Dorat
En savoir plus : La Pléiade
Baroque (fin XVIe à mi-XVIIe siècle)
Ce mouvement littéraire (et concernant tous les arts) d’origine italienne débute en France à la mort de Ronsard, et s’étend jusqu’au début du règne de Louis XIV. Le sonnet et les odes pindariques ou anacréontiques y prennent leur essor. Les écrits, exubérants, surchargés et métaphoriques rappellent sans cesse le caractère éphémère de toutes choses. Ainsi, la mort est un sujet prolifique. Les poètes baroques français se veulent libres penseurs, rejetant principes et dogmes, développant une littérature parodique et irrévérencieuse (« burlesque »).
Les principaux poètes :
- Théodore Agrippa d’Aubigné
- Jean-Baptiste Chassignet
- Marc-Antoine de Saint-Amant
- François Tristan L’Hermite
- Paul Scarron
- Jean de Sponde
- Théophile de Viau
- Jacques Davy Du Perron
- Jean de La Ceppède
- Charles de Vion Dalibray
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Préciosité (XVIIe siècle)
Ce mouvement, principalement féminin, cherche à se distinguer de la violence du mouvement baroque aussi bien par la pureté et la délicatesse de son langage que par l’élégance des ses tenues. En avance sur son temps, il rejette la notion alors en vogue de supériorité masculine. Il a profondément modifié l’orthographe française, trop éloignée de la prononciation, en la simplifiant (les femmes ayant moins aisément accès au système scolaire, l’écrit leur est plus compliqué). La création lexicale est à l’honneur : les Précieuses étant pudiques, elles contournent certains mots via des métaphores, périphrases hyperboliques et autres néologismes. Les Précieuses sont à l’origine des Salons littéraires.
Les principaux poètes :
- Antoinette Deshoulières
- Vincent Voiture
- Isaac de Benserade
- Claude Malleville
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Classicisme (XVIIe siècle)
Le classicisme, conséquence de la politique de codification culturelle initiée par Mazarin et Richelieu, va à contre courant du baroque, délaissant l’exagération. Ce mouvement se veut être un retour aux auteurs gréco-romain de l’antiquité. Il cherche la perfection, et insiste sur les notions de Raison, de Morale, de Bienséance et de Vraisemblance.
Les principaux poètes :
- Jean de La Fontaine
- Jean Racine
- Pierre Corneille
- François Malherbe
- François Maynard
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Romantisme (1820 – 1850)
Les romantiques s’opposent diamétralement aux arts des siècles précédents, développant l’expérience de l’individu et réfutant l’aspect fictif. Le « moi » et le « je » y sont revendiqués. Les sentiments, les mystères et le fantastique, le rêve mais aussi la Mélancolie remplacent la Raison.
Les principaux poètes :
- Aloysius Bertrand
- François-René de Chateaubriand
- Marceline Desbordes-Valmore
- Victor Hugo
- Alphonse de Lamartine
- Jules Lefèvre-Deumier
- Alfred de Musset
- Gérard de Nerval
- Alfred de Vigny
- Charles Sainte-Beuve
- Charles-Hubert Millevoye
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Réalisme (milieu du XIXe siècle)
Comme le nom de ce mouvement l’indique, le réalisme cherche à décrire la réalité, le vécu. Ce qui y est décrit est vraisemblable et évoqué avec minutie et objectivité. Les descriptions restent néanmoins sommaires.
Les principaux poètes :
- Balzac
- Guy De Maupassant
- Stendhal
- Flaubert
- Edmond et Jules de Goncourt
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Naturalisme (fin du XIXe siècle)
Ce mouvement est une extension du réalisme, agrémenté de descriptions exhaustives des lieux, places et personnages. Le naturalisme, s’appuyant sur les sciences humaines, cherche à explorer les milieux sociaux, et met bien souvent en avant la misère du monde ouvrier.
Les principaux poètes :
- Émile Zola
- J.-K. Huysmans
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Parnasse (seconde moitié du XIXe siècle)
Le Parnasse doit son nom à la montagne où résidait Apollon et ses neuf muses dans la mythologie grecque. Le mouvement est né avec la parution du recueil « Le Parnasse contemporain » d’Alphonse Lemerre, recueil regroupant les œuvres d’une quarantaine d’auteurs. Le Parnasse recherche la perfection, en faisant de « L’art pour l’art » d’après l’expression de Théophile Gautier. Il cherche ainsi l’impersonnalité (en contradiction avec le romantisme) et rejette tout engagement politique et social. Le Beau est le seul objectif. L’art est sublimé.
Les principaux poètes :
- Théophile Gautier
- Théodore de Banville
- François Coppée
- José Maria de Heredia
- Charles Leconte de Lisle
- René-François Sully Prudhomme
- Léon Dierx
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Symbolisme (fin XIXe siècle)
Mouvement créé en réaction au naturalisme et au Parnasse, il est initié par la poésie de Baudelaire. Réfutant la notion de « science », les symboliste laissent libre cours à la subjectivité. Ainsi, Jean Moréas décrit le symbolisme comme « Ennemie de l’enseignement, de la déclamation, de la fausse sensibilité, de la description objective ». Les symbolistes réfutent l’idée que le monde se limite aux apparences concrètes et à la connaissance rationnelles : il faut déchiffrer ce mystère, cette réalité supérieure.
Paul Verlaine rend hommage au Parnasse dans son recueil « Les Poètes Maudits », dans lequel sont honorés 6 poètes qu’il fréquente : Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l’Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine). Un « poète maudit » désigne aujourd’hui un poète incompris de sa jeunesse, rejetant les valeurs de la société, et mourant avant que son succès ne soit reconnu.
Les poètes précurseurs :
Les maitres :
Les autres poètes majeurs :
- Jean Moréas
- Renée Vivien
- Henry Bataille
- Remy de Gourmont
- Jules Laforgue
- Pierre Louÿs
- Georges Rodenbach
- Saint-Pol-Roux
- Albert Samain
- Maurice Maeterlinck
- Émile Verhaeren
- Charles Guérin
- Paul Claudel
En savoir plus : Symbolisme
Cette liste est bien sûr non exhaustive : il existe de très nombreux mouvements littéraires touchant de près ou de loin l’art de la poésie. Nous pourrions citer l’Humanisme, Les Lumières ou encore le Surréalisme.
cet article est bien rédigé, simple et complet,
bravo à celui ou celle qui l'a rédigé =D