Paul VERLAINE (1844-1896)
Sa biographie
Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896.
Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs. L’emploi de rythmes impairs, d’assonances, de paysages en demi-teintes le confirment, rapprochant même, par exemple, l’univers des Romances sans paroles des plus belles réussites impressionnistes. C’est lui qui a lancé la notion de « poètes maudits ».
La famille de Verlaine appartient à la petite bourgeoisie : son père, comme celui de Rimbaud, est capitaine dans l’armée. Sa mère vécut à Fampoux et gardera longtemps sur la cheminée familiale les bocaux avec les fœtus de ses fausses-couches.
Il fréquente les cafés et salons littéraires parisiens puis, en 1866, collabore au premier Parnasse contemporain et publie les Poèmes saturniens (où figure en particulier Chanson d’automne, que Radio Londres rendra célèbre). On y sent l’influence de Baudelaire, cependant que s’y annonce déjà l’« effort vers l’Expression, vers la Sensation rendue » qui caractérise sa meilleure poésie. En 1869, les Fêtes galantes, des fantaisies évoquant le XVIIIe siècle de Watteau, confirment cette orientation. En 1870, il épouse Mathilde Mauté, à laquelle il vient de dédicacer La Bonne Chanson.
La France déclare la guerre à la Prusse, Paris est assiégé, le second empire Français s’effondre et le nouvel Empire allemand est proclamé au Château de Versailles.
L’année suivante, Verlaine prend fait et cause pour la Commune de Paris, réprimée dans un bain de sang par le gouvernement d’Adolphe Thiers, installé à Versailles. Verlaine quitte Paris avec sa femme par crainte des représailles, et ce n’est que peu de temps après son retour à Paris, alors que le jeune couple est logé chez les parents de Mathilde, qu’Arthur Rimbaud surgit dans sa vie et vient la bouleverser. Verlaine quitte son épouse et part en compagnie du jeune poète pour l’Angleterre et la Belgique. C’est pendant ces voyages qu’il écrira une grande partie du recueil Romances sans paroles. En 1873, lors d’une dispute au domicile de sa mère à Bruxelles, il tire deux coups de révolver en direction de Rimbaud et le blesse d’une balle au poignet. Bien que Verlaine regrette immédiatement jusqu’à supplier Rimbaud de le tuer, ce dernier prend peur lorsque Verlaine le devance en pleine rue et qu’il porte sa main à son revolver. Rimbaud fuit et le dénonce à la police. Bien que Rimbaud ait retiré sa plainte, il est condamné à l’issue d’un procès relaté par la presse, à deux ans de prison, plus en raison de son homosexualité, alors condamnable, que de l’incident. Il les purge à Bruxelles et à Mons. Durant son séjour en prison, où il élabore la matière d’un recueil qui ne verra jamais le jour (Cellulairement), son épouse obtient la séparation de corps dont la procédure avait été lancée dès 1871. Il se convertit au catholicisme. De cette nuit mystique en prison date probablement l’abandon de Cellulairement et l’idée du recueil Sagesse, qui profitera, avec Jadis et Naguère (1884) et Parallèlement (1888), d’une grande partie des poèmes du recueil mort-né. À sa sortie, il se rend à nouveau en Angleterre.
En 1883, il publie dans la revue Lutèce la première série des « poètes maudits » (Stéphane Mallarmé, Tristan Corbière, Arthur Rimbaud) qui contribue à le faire connaître. Avec Mallarmé, il est traité comme un maître et un précurseur par les poètes du symbolisme et par les décadents. En 1884, il publie Jadis et Naguère qui marque son retour sur l’avant-scène littéraire, bien que le recueil soit essentiellement composé de poèmes antérieurs à 1874. La même année, dans À Rebours, J.-K. Huysmans lui réserve une place prééminente dans le Panthéon littéraire de Des Esseintes. En 1885, dans les Déliquescences d’Adoré Floupette, Gabriel Vicaire et Henri Beauclair le consacrent officieusement chef d’école des Décadents. En 1886, il collabore à la Revue contemporaine d’Édouard Rod. À partir de 1887, alors que sa célébrité s’accroît, il plonge dans la misère la plus noire. Le jeune compositeur Reynaldo Hahn chantera dans le salon Alphonse Daudet, devant le poète, son premier cycle de mélodies, les Chansons grises qui regroupe sept poèmes de l’auteur (partition publiée en 1893 par la maison Heugel). Les productions littéraires de ses dernières années sont purement alimentaires (à l’exception peut-être de Femmes et Hombres, recueils de poèmes érotiques publiés sous le manteau). À cette époque, il partage son temps entre le café et l’hôpital. En 1894, il est couronné « Prince des Poètes » et doté d’une pension. Usé prématurément, il meurt en 1896, à Paris à l’âge de 51 ans. Le lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens relatent un événement curieux : dans la nuit qui a suivi les obsèques, la statue de la Poésie, au faîte de l’Opéra, a perdu un bras qui s’est écrasé, avec la lyre qu’il soutenait, à l’endroit où le corbillard de Verlaine venait de passer.
Initialement, Paul Verlaine a été inhumé dans la 20e division du cimetière des Batignolles à Paris, une zone qui se trouve actuellement en dessous du boulevard périphérique. En 1989, sa tombe a été transférée dans la 11e division, en première ligne du rond-point central…
Ses oeuvres
- A Albert Mérat
- A Horatio
- A la louange de Laure et de Pétrarque
- Allégorie
- Art poétique
- Circonspection
- Conseil falot
- Crimen amoris
- Ecrit sur l’album de Mme N. de V.
- Images d’un sou
- Intérieur
- Kaléidoscope
- L’angélus du matin
- L’aube à l’envers
- L’auberge
- La princesse Bérénice
- La pucelle
- La soupe du soir
- Langueur
- Le clown
- Le pitre
- Le poète et la muse
- Le squelette
- Les vaincus
- Luxures
- Pantoum négligé
- Pierrot
- Prologue
- Sonnet boiteux
- Un pouacre
- Vendanges
- Vers pour être calomnié
- Avant que tu ne t’en ailles
- Donc, ce sera par un clair jour d’été
- En robe grise et verte avec des ruches
- Hier, on parlait de choses et d’autres
- J’ai presque peur, en vérité
- J’allais par des chemins perfides
- L’heure exquise
- L’hiver a cessé : la lumière est tiède
- La dure épreuve va finir
- Le bruit des cabarets, la fange du trottoir
- Le foyer, la lueur étroite de la lampe
- Le paysage dans le cadre des portières
- Le soleil du matin doucement chauffe et dore
- N’est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants
- Nous sommes en des temps infâmes
- Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore
- Son bras droit, dans un geste aimable de douceur
- Toute grâce et toutes nuances
- Une Sainte en son auréole
- Va, chanson, Ã titre-d’aile
- A poor young shepherd
- Beams
- C’est l’extase langoureuse
- Charleroi
- Chevaux de bois
- Child wife
- Dans l’interminable ennui de la plaine
- Green
- Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses
- Il pleure dans mon coeur
- Je devine, Ã travers un murmure
- Le piano que baise une main frêle
- Malines
- Ô triste, triste était mon âme
- Paysages Belges
- Simples fresques
- Spleen
- Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
- Bon chevalier masqué qui chevauche en silence
- Ecoutez la chanson bien douce
- Et j’ai revu l’enfant unique : il m’a semblé
- Je ne veux plus aimer que ma mère Marie
- Je suis venu, calme orphelin
- L’échelonnement des haies
- L’ennemi se déguise en l’Ennui
- L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable
- L’immensité de l’humanité
- La bise se rue à travers
- La mer est plus belle
- La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
- Le ciel est par-dessus le toit
- Le son du cor s’afflige vers les bois
- Les chères mains qui furent miennes
- Les faux beaux jours…
- Né l’enfant des grandes villes
- Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste !
- Ô mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour
- Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies
- On n’offense que Dieu …
- Parfums, couleurs, systèmes, lois !
- Pourquoi triste, ô mon âme
- Sagesse d’un Louis Racine, je t’envie !
- Tournez, tournez, bons chevaux de bois
- Un grand sommeil noir
- Va ton chemin sans plus t’inquiéter
- Voix de l’Orgueil : un cri puissant comme d’un cor
- Vous êtes calme, vous voulez un voeu discret