Jean de SPONDE (1557-1595)
Sa biographie
Jean de Sponde (Joanes Ezponda, en basque), né en 1557 à Mauléon (Pays Basque) et mort le 18 mars 1595 à Bordeaux, est un poète baroque français.
Né dans une famille liée à la cour de Navarre, élevé dans un milieu protestant et austère, brillant élève, il reçoit de Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, une bourse d’étude. Il acquiert une parfaite connaissance du grec, et apprend la théologie réformée.
Néanmoins, il se tourne vers la littérature profane : il traduit Homère en latin et compose des poésies érotiques. À Bâle à partir de 1580, il étudie sous la direction de Théodore de Bèze. Henri de Navarre lui donne un poste à sa cour.
En 1582, il lit les psaumes et en est profondément marqué. Sa vie prend une orientation religieuse et il rédige ses Å“uvres majeures : « Méditations sur les psaumes » et « Essai de quelques poèmes chrétiens ». Dans ce dernier recueil, il évoque la mort à l’Å“uvre dans le monde qui entoure l’homme.
Rentré en Navarre, il se marie en 1583. Dès 1585, il travaille comme agent politique pour le futur Henri IV avec lequel il continuera sa carrière politique. Emprisonné à Paris, puis, après avoir été libéré, à Tours, il se convertit au catholicisme, en suivant l’exemple de Henri IV. Cette conversion lui vaut la haine des protestants et d’Aubigné devient son ennemi personnel. Il publie alors des écrits de controversiste pour défendre sa conversion. Il meurt à Bordeaux dans la pauvreté.
Ses livres seront détruits par les protestants par haine de leur auteur ; ses écrits, marqués par le calvinisme, seront rejetés par les catholiques. Son œuvre manque donc de disparaître. Trois siècles plus tard elle est redécouverte par Alan Boase qui rend à la littérature un grand poète.
On trouve dans son Å“uvre les principaux thèmes de la littérature baroque : la hantise de l’inconstance, les masques et l’apparence, la mort. La mort au sein de la vie exprime l’aspiration vers l’au-delà , et suscite le besoin d’en appeler à Dieu.
Son écriture cherche à peindre l’épaisseur du monde, les complications du destin de l’homme, son obscurité. Cette sensibilité baroque est exprimée par la recherche du déséquilibre, de la perle irrégulière, de l’étrange et de la richesse excessive des formes. Le monde qui se reflète dans cette poésie est ainsi un monde qui a cessé d’être clair et univoque, et le style de Sponde rend cette complexité palpable.
Ses oeuvres
- Sonnets de la Mort – 01 – Mortels, qui des mortels avez pris vostre vie
- Sonnets de la Mort – 02 – Mais si faut-il mourir, et la vie orgueilleuse
- Sonnets de la Mort – 03 – Ha ! que j’en voy bien peu songer à ceste mort
- Sonnets de la Mort – 04 – Pour qui tant de travaux ? pour vous? de qui l’aleine
- Sonnets de la mort – 05 – Helas ! contez vos jours : les jours qui sont passez
- Sonnets de la Mort – 06 – Tout le monde se plaint de la cruelle envie
- Sonnets de la Mort – 07 – Tandis que dedans l’air un autre air je respire
- Sonnets de la Mort – 08 – Voulez-vous voir ce trait qui si roide s’élance
- Sonnets de la Mort – 09 – Qui sont, qui sont ceux-là , dont le cÅ“ur idolâtre
- Sonnets de la Mort – 10 – Mais si mon foible corps qui comme l’eau s’escoule
- Sonnets de la Mort – 11 – Et quel bien de la Mort ? où la vermine ronge
- Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy
- Stances de la mort
- Ce tresor que j’ay pris avecques tant de peine
- En vain mille beautez à mes yeux se presentent
- Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve
- Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre
- Je sens dedans mon ame une guerre civile
- Les Toscans batailloyent donnant droit dedans Rome
- Mon Dieu, que je voudrois que ma main fust oisive
- Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe
- Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre
- Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë
- Si c’est dessus les eaux que la terre est pressee
- Si j’avois comme vous mignardes colombelles