Marc PAPILLON DE LASPHRISE (1555-1599)
Sa biographie
Marc Papillon, seigneur de Lasphrise, dit aussi le Capitaine Lasphrise et parfois nommé Marc de Papillon, né près d’Amboise vers 1555 et mort vers 1599, est un poète baroque satirique et érotique français.
Marc nait dans le petit fief familial de Lasphrise, dont il prendra le nom. Il tente l’aventure militaire et ses faits d’armes lui valent le titre de Capitaine. Il passe sa vie à guerroyer sur les champs de Mars et de Vénus, multipliant les conquêtes militaires et amoureuses.
Il fait de nombreux séjours à la Cour avant de se retirer à Lasphrise, près de Tours, vers 1587. Amoureux peu soucieux des tabous et des conventions, il reste le poète des « Amours de Théophile », composées en l’honneur d’une religieuse, et de « L’Amour passionnée de Noémie’, composé pour une cousine, Noémie-la-Tourangelle, remarquables par leur ton libertin. Il y montre un souci de recherches formelles, ainsi qu’un goût prononcé pour le jeu avec la langue.
Ses « Énigmes » opèrent un renversement de la métaphore érotique. Tandis que l’univocité, voire la crudité lexicale des énigmes elles-mêmes, évoque délibérément le sexe et ses jeux, les explications, une fois la page tournée, révèlent un objet tout à fait banal et familier en même temps qu’elle renvoient à lui-même le lecteur désappointé.
La vieillesse précoce du Capitaine Lasphrise est plutôt triste. Désabusé et sans ressources, il s’adresse plusieurs fois au «bon roi» Henri pour réclamer le loyer de ses vingt années de fidèle et loyal service. Rien n’y fait.
Tout comme François Villon, aucun texte ne dit s’il a vécu au-delà de 1600.
Ses oeuvres
- Comme un corps féminin que la mère Nature
- Ha Dieu ! que j’ai de bien alors que je baisotte
- Je l’oeilladais mi-nue, échevelée
- Je penserai plutôt la mer non variable
- La honte à l’oeil baissé ne me fera point taire
- M’amour, tu as trahi ma jeunesse peu caute
- Ô belle Noémie, approche, embrasse-moi
- Qu’en dites-vous, mon Coeur ? Je vous prie de le dire
- Quoi ! qu’est-ce que ceci ? ma mignonne, es-tu folle ?
- Sur ses ailes, Amour, d’un vol plein de vitesse
- Afin qu’amour-oiseau ne soit plus si volage
- Avant que d’adorer le ciel de vos beautés
- J’aime tant ce parler bégayement mignard
- Je voudrais bien, pour m’ôter de misère
- Mais quelle aveugle loi tellement te maîtrise
- N’oser aimer celui, doué de bonne grâce
- Pourquoi négliges-tu l’extrême affection
- Quand viendra l’heureux temps que je sacrifiré
- Que ne suis-je échangé en précieuse pluie
- Si l’amour ne paraît à mes désirs constant
- Si les pleurs douloureux, si les tristes complaintes
- Ton poil, ton oeil, ta main, crêpé, astré, polie
- Ton voile noir te fait approuver feinte
- Un jour le Ciel était superbement ému