Etienne JODELLE (1532-1573)
Sa biographie
Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français.
Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à l’antique qui naît dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Jodelle appartient à la bourgeoisie parisienne, mais il est attiré par la noblesse. Il se présente en effet comme « Sieur du Lymodin ». Il séjourne à Lyon (v. 1550), puis il s’établit à Paris où il se lie avec Jean Antoine de Baïf, Nicolas Denisot et Remy Belleau. Il appartient au cercle de Jean Brinon. Au début de l’année 1553, il fait représenter la première tragédie humaniste, « Cléopâtre captive », et la première comédie humaniste, « L’Eugène », devant le roi, à Paris (hôtel de Reims), puis au collège de Boncourt. Pour fêter la première représentation, Jodelle et ses amis de la Pléiade, à Arcueil, procèdent à la « pompe du bouc », comme on le faisait dans l’Antiquité. Il est désormais protégé par le cardinal de Lorraine et par Marguerite de France. Il écrit une seconde tragédie, « Didon se sacrifiant » que Jacques Grévin imite lorsqu’il rédige son César (1561).
En 1558, il est chargé par la municipalité de Paris d’organiser un spectacle en l’honneur du roi Henri II qui vient de conquérir Calais. Cette fête est un échec. C’est vers ce temps qu’il aurait été condamné à mort. Il s’éloigne de la Cour, puis il finit par y revenir. Il écrit contre les protestants (« Contre les ministres de la nouvelle opinion »). Jodelle se serait réjoui du massacre de la Saint-Barthélemy. Il a peut-être fait partie du cercle littéraire de la maréchale de Retz. Il meurt dans la misère. Le poète protestant Agrippa d’Aubigné le célèbre dans des Vers funèbres.
C’est Charles de La Mothe qui, après la mort du poète, a fait imprimer ses « Å’uvres et meslanges poëtiques ».
Ses oeuvres
- Combien de fois mes vers ont-ils doré
- Dès que ce Dieu soubs qui la lourde masse
- Je m’étoy retiré du peuple, et solitaire
- Je meure si jamais j’adore plus tes yeux
- Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée
- Ô Toy qui as et pour mere et pour pere
- Ô traistres vers, trop traistre contre moy
- Plutôt la mort me vienne dévorer
- Quand ton nom je veux faire aux effets rencontrer
- Quel tourment, quelle ardeur, quelle horreur, quel orage
- Quelque lieu, quelque amour, quelque loi qui t’absente
- Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m’avez
- Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage
- Comme un qui s’est perdu dans la forest profonde
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits
- Des astres, des forêts, et d’Achéron l’honneur
- Des trois sortes d’aimer la première exprimée
- En tous maux que peut faire un amoureux orage
- Encor que toi, Diane, Ã Diane tu sois
- J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace
- Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye
- Je vivois mais je meurs, et mon cour gouverneur
- Ou soit que la clairté du soleil radieux
- Par quel sort, par quel art, pourrois-je à ton coeur rendre
- Passant dernierement des Alpes au travers
- Si quelqu’un veut savoir qui me lie et enflamme