Nicolas BOILEAU (1636-1711)
Sa biographie
Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux, le « législateur du Parnasse » (né le 1er novembre 1636 à Paris et mort le 13 mars 1711 à Paris), est un poète, écrivain et critique français.
Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand’ Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Il a deux frères : Gilles Boileau et Jacques Boileau.
Nicolas Boileau est d’abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l’âge de onze ans. Il commence ses études au collège d’Harcourt. Ce n’est qu’en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu’il se fait remarquer par sa passion pour la lecture des grands poètes de l’Antiquité.
Boileau aidé de sa famille a probablement forgé de toute pièce une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu’il faisait remonter jusqu’au XIVe siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par le roi Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient « de gueules à un chevron d’argent accompagné de trois molettes d’or ». Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu’il pu avoir de véritables titres nobiliaires.
Puisque son père le destine à une vie de clerc, il entreprend des études de théologie à la Sorbonne, mais elles ne sont pas couronnées de succès. Boileau se voit cependant attribuer le bénéfice du prieuré de Saint-Paterne, doté de 800 livres de rente, qu’il restitue à la mort de son père en 1657. Celui-ci lui permet de vivre modestement et de se consacrer tout entier à la littérature. Admis au barreau le 4 septembre 1656, il en est rapidement dégoûté. Après avoir été reçu avocat, il abandonne Cujas et Alciat au grand scandale de sa famille et surtout de son beau-frère Dongois, greffier, qui juge dès lors « qu’il ne sera qu’un sot toute sa vie ».
Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les premiers écrits importants de Boileau sont les « Satires » (1660–1668), inspirées de celles d’Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu’il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Les sept premières satires qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu’accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la 9e où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l’abbé Charles Cotin qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes.
Parvenu à l’âge de la maturité, il compose ses « Épîtres », parues de 1669 à 1695 dans un style peut-être plus mûr et plus serein. Parallèlement, il traduit en 1674 le « Traité du sublime » du pseudo-Longin. Il commence la même année son « Art poétique » ainsi que « Le Lutrin », Å“uvre entreprise sur un défi du président de Lamoignon où Boileau fait référence à Accurse. Il définit les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu’il en offre le modèle.
Il est au XVIIe siècle l’un des principaux théoriciens de l’esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse ». Il est l’un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l’Académie française à la fin du XVIIe siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d’une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l’Antiquité, qu’il défend et qu’il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Malgré la prévention des philosophes du XVIIIe siècle, Boileau est aujourd’hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l’art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l’objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l’art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d’agrandir son sujet, d’enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison.
Mme de Sévigné dit de lui « qu’il n’était vraiment cruel qu’en vers ».
Louis Simon Auger fait un éloge de Boileau couronné par l’Institut en 1805.
Ses oeuvres
- À Climène
- À Perrault (1)
- À Perrault (2)
- À Perrault, sur les livres qu’il a faits contre les anciens
- À Racine
- Contre le même (l’abbé Cotin)
- Contre Linière
- Imitée de Martial
- Parodie burlesque de la première ode de Pindare, à la louange de Perrault.
- Pradon et Bonnecorse
- Sur ce qu’on avait lu a l’Académie des vers contre Homère et Virgile
- Sur l’Agésilas de P. Corneille
- Sur l’Attila du même (de P. Corneille)
- Sur la fontaine de Bourbon
- Sur la manière de réciter du poète Santeuil
- Sur la réconciliation de l’auteur et de Perrault
- Sur une satire de l’abbé Cotin
- 01 – Épitre I – Au Roi
- 02 – Épitre II – À l’abbé des Roches
- 03 – Épitre III – À Antoine Arnauld
- 04 – Épitre IV – Au roi
- 05 – Épitre V – À M. de Guilleragues
- 06 – Épitre VI – À M. de Lamoignon
- 07 – Épitre VII – À Racine
- 08 – Épitre VIII – Au Roi
- 09 – Épitre IX – Au marquis de Seignelai
- 10 – Épitre X – À mes vers
- 11 – Épitre XI – À mon jardinier
- 12 – Épitre XII – À l’abbé Renaudot
- 01 – Satire I – Damon, ce grand auteur, dont la muse fertile…
- 02 – Satire II – Rare et fameux Esprit, dont la fertile veine…
- 03 – Satire III – Quel sujet inconnu vous trouble et vous altère…
- 04 – Satire IV – D’où vient, cher Le Vayer, que l’homme le moins sage…
- 05 – Satire V – La noblesse, Dangeau, n’est pas une chimère…
- 06 – Satire VI – Qui frappe l’air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ?
- 07 – Satire VII – Muse, changeons de style, et quittons la satire…
- 08 – Satire VIII – De tous les animaux qui s’élèvent dans l’air…
- 09 – Satire IX – C’est à vous, mon esprit, à qui je veux parler…
- 10 – Satire X – Enfin, bornant le cours de tes galanteries…
- 11 – Satire XI – Oui, l’honneur, Valincour, est chéri dans le monde…
- 12 – Satire XII – Du langage français bizarre hermaphrodite…
- Discours au Roi